-
-
Ton Souvenir est comme un livre bien aimé,
Qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé,
Un livre où l'on vit mieux sa vie, et qui vous hante
D'un rêve nostalgique, où l'âme se tourmente.
Je voudrais, convoitant l'impossible en mes vœux,
Enfermer dans un vers l'odeur de tes cheveux ;
Ciseler avec l'art patient des orfèvres
Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ;
Emprisonner ce trouble et ces ondes d'émoi
Qu'en tombant de ton âme, un mot propage en moi ;
Dire quelle mer chante en vagues d'élégie
Au golfe de tes seins où je me réfugie ;
Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois
Comme une après-midi d'automne dans les bois ;
De l'heure la plus chère enchâsser la relique,
Et, sur le piano, tel soir mélancolique,
Ressusciter l'écho presque religieux
D'un ancien baiser attardé sur tes yeux.
Albert Samain.
3 commentaires -
-
Enfin le printemps nous donne
Sa couronne,
Et ses parfums précieux ;
Enfin parmi les prairies
Refleuries
S'égarent nos pas joyeux.
Vois à travers le feuillage
Du rivage,
Frémir le lac doux et pur !
Plus loin, vois, ô ma compagne !
La montagne
Briller dans les champs d'azur !
As-tu vu, de ta fenêtre
Disparaître
Du soir les riches couleurs ?
As-tu senti, sur la plaine.
Quelle haleine
Monte des lilas en fleurs ?
Le cœur, au printemps suave,
Sans entrave,
N'est-ce pas ? Peut s'élever.
Tout aspire ce mystère
Dont la terre
S'enveloppe pour rêver.
Mais, plus que cette nature
Grande et pure,
Plus que les teintes des cieux ;
Bien plus que l'azur de l'onde
Si profonde,
Et que les monts glorieux ;
Plus que l'haleine surprise
De la brise
Dans les longs plis du rideau,
J'aime entre les fleurs écloses
Et les roses,
Voir briller ton œil si beau :
Ô toi, mon amour suprême !
J'aime, j'aime
Ton souris plein de douceur,
Ton souris qui me fait vivre,
Qui m'enivre
Et met le ciel dans mon cœur.
Henri Durand.
2 commentaires
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires