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    Ton Souvenir est comme un livre bien aimé, 

    Qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé, 

    Un livre où l'on vit mieux sa vie, et qui vous hante 

    D'un rêve nostalgique, où l'âme se tourmente.

     

    Je voudrais, convoitant l'impossible en mes vœux, 

    Enfermer dans un vers l'odeur de tes cheveux ; 

    Ciseler avec l'art patient des orfèvres 

    Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ;

     

    Emprisonner ce trouble et ces ondes d'émoi 

    Qu'en tombant de ton âme, un mot propage en moi ; 

    Dire quelle mer chante en vagues d'élégie 

    Au golfe de tes seins où je me réfugie ; 

    Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois 

    Comme une après-midi d'automne dans les bois ; 

    De l'heure la plus chère enchâsser la relique, 

     

    Et, sur le piano, tel soir mélancolique, 

    Ressusciter l'écho presque religieux 

    D'un ancien baiser attardé sur tes yeux.

     

    Albert Samain.

     


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    Enfin le printemps nous donne 

    Sa couronne, 

    Et ses parfums précieux ; 

    Enfin parmi les prairies 

    Refleuries 

    S'égarent nos pas joyeux.

     

    Vois à travers le feuillage 

    Du rivage, 

    Frémir le lac doux et pur ! 

    Plus loin, vois, ô ma compagne ! 

    La montagne 

    Briller dans les champs d'azur !

     

    As-tu vu, de ta fenêtre 

    Disparaître 

    Du soir les riches couleurs ? 

    As-tu senti, sur la plaine. 

    Quelle haleine 

    Monte des lilas en fleurs ?

     

    Le cœur, au printemps suave, 

    Sans entrave, 

    N'est-ce pas ? Peut s'élever. 

    Tout aspire ce mystère 

    Dont la terre 

    S'enveloppe pour rêver.

     

    Mais, plus que cette nature 

    Grande et pure, 

    Plus que les teintes des cieux ; 

    Bien plus que l'azur de l'onde 

    Si profonde, 

    Et que les monts glorieux ;

     

    Plus que l'haleine surprise 

    De la brise 

    Dans les longs plis du rideau, 

    J'aime entre les fleurs écloses 

    Et les roses, 

    Voir briller ton œil si beau :

     

    Ô toi, mon amour suprême ! 

    J'aime, j'aime 

    Ton souris plein de douceur, 

    Ton souris qui me fait vivre, 

    Qui m'enivre 

    Et met le ciel dans mon cœur.

     

    Henri Durand.

     

     

     


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